Volet Pédagogique
C’est ainsi qu’est intervenue Mme Catherine Jacquin-Bacos pour témoigner et échanger sur l’histoire
croisée de son père et de sa mère qui prit naissance au début de la Seconde Guerre. Pierre Jacquin
est né à Besançon en 1921. Il a dix-huit ans lorsque la guerre éclate. Trois mois avant la déclaration de
guerre, il rencontre Jacqueline. Une histoire d’amour naissait. Devenue zone interdite, Besançon voit
sa population fuir lors de son annexion par le Reich. Cette dernière et la mise en place du STO condi-
tionnent la vie de Pierre qui fuit alors en zone libre en direction du barrage de l’Aigle, où sa rencontre
avec André Decelle scelle son destin. Pierre est recruté officiellement comme documentaliste et s’en-
gage clandestinement dans le réseau de résistance aux côtés de milliers de réfugiés de toutes les na-
tionalités venus travailler à la construction du barrage de l’Aigle. Voyageant, sous le couvert de son
statut de documentaliste, il se rend à Clermont-Ferrand pour transmettre des messages à Londres.
Mais le 28 mars 1944, à l’âge de 23 ans, son voyage tourne court. Dénoncé, il est arrêté par des
jeunes français qui avaient pris le parti de la Gestapo. Il est alors torturé pendant un mois mais ne
parle pas pour garantir la sécurité de ses camardes du barrage. C’est durant le mois de mai qu’il est
déporté, à partir de Compiègne, vers les camps Buchenwald puis de Dora en Allemagne. Lorsqu’il est
libéré, il rentre à Besançon où la vie a repris son cours. Il retrouvera Jacqueline et construira avec elle
une famille. Le barrage de l’Aigle a marqué sa vie et devient un fil conducteur. À l’issue de la guerre,
Pierre reprend ses études pour devenir ingénieur en hydroélectricité. Catherine Jacquin-Bacos, sa fille,
livra aux élèves le récit de cette vie où les mots engagement, détermination et résistance résonnent
inlassablement.
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