En mars 1943, Pierre Laval place Jeunesse et Montagne
sous la direction du commissaire général des Chantiers de
la jeunesse française.
En janvier 1944, les Allemands exigent la dissolution totale
de Jeunesse et Montagne. Cela se fait avec une si grande
lenteur que les unités ont le temps de se préparer à rejoindre les maquis.
Le 1er juin 1944, la BBC diffuse le message : « Coup d'envoi à 15 heures », signal du passage à la résistance intérieure française de Jeunesse et Montagne.
Le 3 juin, l'École des cadres bascule dans la Résistance et
va devenir la colonne rapide n° 6 des FFI d'Auvergne.
D'autres groupes résistants ont également été constitués en
grande partie de membres de Jeunesse et Montagne
Commandant Robert THOLLON (15 mai
1914 – 24 février 1948). Entré à l'École de l'air
avec la promotion 1936. Dès le début de l'Occupation, il prend une part active aux groupements
« Jeunesse et Montagne », dont il dirigera le
centre-école et où se retrouve une bonne part des
promotions de l'École de l'air. En juin 44, sur
message de Londres, il assure le passage massif
de ces groupements au maquis. Il participe aux
combats de la Libération, notamment dans le
Cantal. Il était présent avec ses troupes le 14 juillet 1944 à Serrurier (Pleaux).
Panneau dédié au réseau COPA
corrézien à Saint-Pardoux-la-Croisille
Chaque région française était pourvu d’un centre d’opérations de parachutage et d’atterrissage, nommé
« COPA » (connu sous le nom de SAP, après juin 1943), qui
dépendait du « BOA » (Bureau des Opérations Aériennes), un
bureau spécifique destiné à favoriser les échanges avec le territoire français, placé au sein du « BCRA » (Bureau central
de renseignements et d’action) créé par le Général De Gaulle
en 1942.
Chaque « COPA » choisissait ses terrains de parachutages et
d’atterrissage où il recevait l’aide matérielle des Alliés
(armes, vivres, habillement). Des instructeurs y étaient parachutés pour créer des écoles d’instruction d’armement et de
sabotage (de lignes électriques, de voies ferrées, d’usines dont
l’activité servait l’occupant…). Des spécialistes « radio » y
installaient des émetteurs et transmettaient les informations
sur les mouvements de l’ennemi. Le COPA développe ses
camps dans notre secteur dès septembre 1942 où les réfractaires du STO trouvent refuge, comme dans les bois du Quinsac, à Combenègre, à Bassignac-le-Haut, à Clergoux… Autant d’hommes et de femmes qui ont participé à la lutte et à la
Libération de la France.
Un jeune ingénieur
des Ponts et Chaussées travaillant au
barrage de l’Aigle,
André Decelle, est
nommé en décembre
1942 délégué départemental de l’ORA
(Organisation de résistance de l’Armée)
pour le Cantal,
sous le nom de « commandant Didier ». Sous son
impulsion, le chantier du barrage de l’Aigle devient une des places fortes de l’ORA.
Grâce aux parachutages, le barrage et ses hommes entrent en
action. Trois d’entre eux ont lieu avant janvier 1944. Celui du 14 juillet – un parachutage de jour,
fut un moment inoubliable : « Les parachutes tombent par vagues autour de nous. C’est magique.
Chaque vague était composée de centaines de parachutes colorés, rouge, vert, orange, blanc. […]
La dernière vague, dans une belle fête du 14 juillet, les parachutes étaient bleus, blancs et rouges. ». (André Decelle).
crédits photos: "collection Gilles Lévy"
Présentation de l’Office national des combattants et victimes de guerre
L’Office national des combattants et des victimes de guerre est un établissement public sous tutelle du
ministère des Armées. Il accompagne depuis 1916 tous les combattants et les victimes des conflits.
L’ONaCVG a trois missions principales : la reconnaissance et la réparation, la solidarité, et la mémoire. Il a pour
objectif de préserver les intérêts matériels et moraux de ses ressortissants : anciens combattants, invalides
et blessés de guerre, veuves de guerre, pupilles de la Nation, victimes de guerre, et plus récemment, d’actes
de terrorisme. Aujourd’hui, il apporte un soutien à ses ressortissants de toutes les générations du feu. Il est
également l’opérateur majeur de la politique mémorielle du ministère des Armées et assure la sauvegarde de
la mémoire et des valeurs qui ont guidé l’engagement de ses ressortissants dans les conflits contemporains.
Grâce à son maillage territorial, l’ONaCVG propose, partout en France, des actions adaptées au public
scolaire et à la jeunesse. En transmettant aux jeunes générations l’idéal de liberté et l’attachement aux valeurs
républicaines de ses ressortissants, l’ONaCVG œuvre pour la préservation de la paix.
Afin de favoriser une citoyenneté responsable, l’ONaCVG s’associe à des partenaires institutionnels,
associatifs ou culturels, français ou étrangers, pour construire des programmes et des projets de transmission
et de réflexion autour de la mémoire des conflits contemporains à destination de la jeunesse. Les projets
mis en œuvre évoquent l’ensemble des acteurs de ces conflits contemporains, qu’ils soient combattants ou
victimes, et véhiculent des valeurs fondatrices de la République.
Vecteurs de citoyenneté, les programmes proposés par l’Office répondent à la transmission du devoir de
mémoire et à la mission sociale de service public de l’établissement, en développant des actions de lutte
contre toutes les discriminations et préjugés racistes ou sexistes.
Descriptif de l’exposition
Cette exposition est consacrée à la présentation des différents réseaux de Justes à travers le Cantal et
la mise en lumière de portraits croisés et des actions de sauvetage réalisées. Elle témoigne, de façon
non-exhaustive, de la bravoure des 35 Justes parmi les Nations, cantaliens, et plus largement, ceux restés dans
l’ombre. Le contenu insiste sur les conditions de vie de l’époque et le contexte historique dans une France
occupée et collaborationniste, transie par la Shoah et la déportation qui lime une grande partie de l’Europe.
Les premiers panneaux de cette exposition s’attachent à définir le titre de « Juste parmi les Nations » et les
modalités d’obtention de cette reconnaissance honorifique.
Les panneaux suivants présentent les réseaux de Justes d’Aurillac, de Murat, d’Allanche, de Pierrefort et de
Vic-sur-Cère avec la présentation de personnages hautement historiques tels qu’Alice Ferrières, première
Française à recevoir, en 1964, la médaille des Justes parmi les Nations. Enfin, l’exposition se termine par
un panneau d’ouverture qui pose la question du devoir de Mémoire en perpétuel mouvement, puisque
7 nouveaux Justes ont été reconnus dans le Cantal en 2021 et des cérémonies leur rendant hommage se
poursuivent à l’échelle du département.
Peut-être reconnue comme « Juste parmi les Nations »,
par le Mémorial Yad Vashem, toute personne :
• ayant activement participé au sauvetage d’un ou plusieurs Juifs menacés de mort ou de la déportation vers un
camp de concentration ou d’extermination,
• ayant risqué sa vie, sa sécurité et sa liberté pour sauver un Juif,
• n’ayant recherché aucune récompense ou compensation matérielle en contrepartie de l’aide apportée,
• dont l’action a été confirmée par les témoignages de personnes Juives sauvées ou par des documents
établissant la nature et les circonstances du sauvetage,
• n’étant pas Juive.
Ne sont ainsi pris en compte que les Justes reconnus par Yad Vashem. Cependant, le terme « Juste » recouvre
un sens plus large, ceux qui resteront anonymes mais qui ont œuvré au sauvetage des Juifs, et qui, faute de
témoignage ne seront jamais reconnus « Juste parmi les Nations ».
Jules Géraud Saliège
D'origine paysanne, Jules Géraud Saliège est né le 24 février 1870 à Mauriac dans le Cantal.Il fait ses études au Petit
Séminaire de Pleaux puis au Grand Séminaire d'Issy-les-Moulineaux.
Il est ordonné prêtre en septembre 1895 et devient à son tour professeur au Petit Séminaire de Pleaux.En 1905 il est
nommé professeur puis, en 1907, supérieur du Grand Séminaire de Saint-Flour. Mobilisé en août 1914, il participe à
la Grande Guerre comme infirmier puis comme aumônier militaire. Affecté à la 163e Division d'infanterie, l'Abbé Sa-
liège, sur le front, se dépense sans compter, visitant quotidiennement les tranchées malgré les violents bombarde-
ments pour y donner ses soins et ses consolations aux blessés.
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